Raid des Dentelles : Championnat de France

Ce week-end, c’était le raid des Dentelles de Montmirail ! 60 équipes qualifiées au départ, dont la nôtre : l’atlantico-spartiate-team-St-Just-Raid-Aventure 2.0 (j’ai ajouté des mots devant, c’est pour faire un peu comme les teams de killers qui étaient sur la ligne de départ). Bref, nous sommes le samedi 14 avril, il est 10h, j’ai un granny dans la poche et nous sommes prêts à en découdre avec ce championnat de France de raid multisports: 200Km et un peu plus de 5000m de dénivelé positif nous attendent.

Départ du village de Buoux. La horde de bonhommes est lâchée sur un premier trail’orientation de 15km. L’aventure va être longue alors nous partons tranquillement. Avant la première balise, nous nous retrouvons en face de la falaise au pied de laquelle nous avons passé la nuit. L’orientation n’est pas compliquée mais nous avons quand même du mal à rentrer dans le « temps moyen » annoncé sur le road book. Après 2H15 de course (et quelques mètres de dénivelé), nous arrivons au début de la section VTT. Mais stopppp ! Pause ! Je ne vais pas détailler toutes les sections que nous avons enchainées le samedi jusqu’au pied du Mont Ventoux. L’équipe organisatrice (les 400team) nous avait planifié du lourd ! Du costaud ! Du violent : des trails’orientation, un run and bike, plusieurs sections de vtt’orientation. De 10h du matin à 00h30, nous avons cavalé à travers le Vaucluse. Avec le soleil estival et les émanations de thym sauvage, ce début de raid avait presque un p’tit air de vacances.

Mais la tête que j’avais à l’issue de cette première étape m’a vite rappelé qu’on était pas venu là pour brouter de l’herbe de provence.

Avance rapide >> Dimanche. Il est maintenant 4h30 du mat’. J’ai la bouche pleine de pâte d’amande et nous sommes au chalet Reynard, sur la face sud du Mt Ventoux.

Le Mont Ventoux, c’est le géant de provence. Une colline un poil capricieuse ! L’année dernière, nous avions eu droit au soleil levant. Cette année, le Ventoux nous a offert des conditions climatiques extrêmes. Cette première section restera gravée dans la mémoire des raideurs qui sont allés au sommet ce matin là. Le coté sud n’est pas réputé pour ses verts paturages ! Du chalet Reynard jusqu’au sommet, le sol n’est que caillasses. Comme on est pas là pour faire un cours de géologie, (et qu’il fait nuit et qu’on y voit pas à 10m avec la brume), on commence à faire le travail. C’est là haut qu’on va !  C’est parti !

La carte est au 1/15.000e, l’équidistance est de 10m, ça change du plateau picard ! Grimpette par la crête, jusqu’au sommet. A partir de 1600m, le brouillard commence à nous mettre dans l’ambiance. 100m avant le sommet, les bourasques nous terrassent et la neige s’en mèle, on ne voit pas à 5m. Avec ma carrure de phasme, le vent s’amuse avec moi. Le camelbak est gelé, la boussole est givrée, je tiens la carte à deux mains, bien plaquée sur le torse pour ne pas la perdre. C’est dantesque ! Bizarrement, j’ai la banane et je suis content d’être là avec les copains (je parie que c’était la même chose pour la plupart des raideurs, dont le buff ne laissait pourtant passer aucune expression) !

Quand nous redescendons coté sud, le vent est moins fort, c’est le moment idéal pour marquer une pause. Le pipi du matin. Celui « qu’est bien quand on est bien à son aise » en haut d’une montagne ! Les gants couverts de givre, je risque une sortie de « la bête », pour immortaliser ce moment au lever du jour. Je ne suis pas là pour vous faire un cours d’anatomie, alors je ne vous raconterai pas à quel espèce d’appendice s’apparente la « bête » avec ces conditions climatiques. Entre deux blagues graveleuses de raideurs, nous immortalisons ce moment, en pissant à la lueur du jour sur ce terrain lunaire, en se disant, une fois de plus, qu’on a vachement d’bol d’être là.

Il est 7h15 quand nous terminons cette étape. Vient ensuite une grosse section pour débouler le Ventoux à VTT. Nous ne passerons pas la barrière horaire de 10h et nous prendrons les 3h30 de pénalités. C’pas grave, il faut finir. Une liaison IGN nous emmène au départ du dernier Trail’O, avec via ferrata dans les dentelles de Montmirail. Les rafales à 100km/h et les -15° ressentis ce matin laissent place à un soleil radieux avec vue sur les falaises.

Au pied des dentelles, nous enfilons le baudrier pour aborder la via ferrata. Nous pensions pouvoir profiter de la vue, en étant au soleil tout là haut, mais que neni. Le vent violent s’acharne sur la face nord des dentelles. Rebelotte : froid, k-way… Des petits passages dans des cavités et à flan de falaises rendent cette section très ludique ! Là haut, c’est magnifique. Ce trail rapportait pas mal de points et la vue en valait vraiment la peine !

Nous retournons au parc VTT, à notre rythme. Il ne reste plus qu’une section. Une petite section pour arriver à Malaucène. Une toute petite section de VTT’O. 12Km et 400m de dénivelé avant de se faire titiller les narines par l’odeur du barbecue ! Mouhaha, le moment que j’attends depuis des heures : celui où la saucisse aux herbes remplacera le goût de la barre énergétique chocolat-banane !

Je n’ai pas beaucoup parlé des passages où on en a galéré, des fringales, des moments où se demandait ce qu’on foutait là, des choix d’itinéraires. C’est normal ! Mon objectif, c’est de vous donner envie de venir : si je vous dis qu’à la fin du premier trail on rotait déjà du sang et qu’on a fini complètement en kit au bout de 30h, j’ai peur de donner une mauvaise image du raid multisports 😉

Sinon, nous finissons 21e. C’était cool et j’ai hâte de voir des photos plus pro’ ! Histoire de ne pas décevoir les fanas de l’analyse de course , voici quelques extraits de cartes :

Les deux équipes (moi j’suis le bonhomme qui a le buste de la taille d’une des cuisses d’un autre bonhomme 😉 )

Laisser un commentaire