Transmarocaine 2014

Après une semaine riche en émotion, en endorphine et en pulsations cardiaques, je ne sais par où commencer ! Le projet de participer à la Transmarocaine remonte à l’été 2013. Rémi, mon co-équipier, évoque l’idée de descendre une ambulance pour l’offrir à un village. Cà me semble être un bon départ d’article ? Commençons par là !

L’ambulance : le projet

En septembre, première accélération du rythme cardiaque. Rémi me confirme que nous avons l’assurance de Mr Dhinaut (un ambulancier Creillois) de descendre au Maroc en ambulance pour prendre le départ de la Transmarocaine. Hihaa ! Nous décidons de créer un site pour raconter cette belle histoire et la faire vivre à partir du 19 mars (date à laquelle nous devions prendre la route).

Malheureusement, la veille de partir, nous attendions toujours l’autorisation d’entrer au Maroc avec le véhicule. Réunion de crise le mercredi matin au siège Dhinaut pour lister les différentes solutions. Partir sans autorisation ? Il ne fallait pas y compter: impossible d’entrer dans un pays avec un véhicule et repartir sans. Risquer de se faire refouler à la douane ? Trop risqué avec les frais de parking à supporter. Plein d’espoir, nous avons décalé de 24h le départ, attendant ce coup de tampon. Le jour de notre départ, l’ambulance était prête, le moteur ronronnait. Alors pourquoi ce refus ? Les explications à venir sur une-ambulance-pour-le-maroc.e-monsite.com

Voyant tous les espoirs s’envoler, nous en avons fait de même. Nous avons sauté à la dernière minute dans un avion pour rejoindre Essaouira, point de départ de cette 9e Transmarocaine. Pas possible d’annuler le bâteau et quelques frayeurs pour acheminer les vélos sur place. Nous aurons cependant réussi à répartir dans les bagages les chaussures confiées par Salomon.

La descente de l’avion à Essaouira est un peu amère. Quand je vois le douanier tamponner mon passeport, j’me dis que c’est ça n’aurait pas pris très longtemps au gouverneur de faire de même sur le papier de dédouannement du véhicule. A partir de maintenant, nous décidons de ne plus y penser pour se concentrer dans la course.

A la descente de l’avion, il reste 2 jours devant nous pour préparer les vélos, visiter Essaouira et faire des réserves. Nous profitons un max, osant même un petit footing sur la plage pour ajuster le matériel et saluer des chameaux ! Rémi fait du gras et je fais mon maximum pour entretenir mon bourlet épidermique.

Le dimanche après midi, nous nous perdrons dans les ruelles du souk, assistant à toutes sortes de scènes :ici la ruelle des mecs qui dorment dans leur charette, là bas, la ruelle avec les montagnes d’olives ou encore un peu plus loin la ruelle des poules qui font la sieste sans leur tête dans une bassine. Trop de ruelles, un orienteur s’y perdrait !

Jour 1 : 200 pulsations minutes dans les oreilles !

Lundi matin, le départ en bulle est donné dans Essaouira. Un petit bisou et on y va ! Chose exceptionnelle que de faire le tour de la médina en courant ! L’heure est à la fête, l’ambiance est décontractée. Ca chante, ça rigole : c’est ça aussi l’esprit de la Transmarocaine. Le départ réel sera donné sur la plage, pour un trek d’une dizaine de kilomètres jusqu’au PC1. Pas de souci particulier a priori puisque nous arrivons en tête à la prise de vélo. Ces quelques kilomètres dans les dunes ont déjà permis de se rendre compte que fin mars, il peut déjà faire très chaud au Maroc !

Les deux premiers jours de course se disputent en bord de plage, sur des terrains remplis d’Arganiers. Il est génial cet arbre, c’est grâce à lui qu’on peut produire l’huile d’Argan ! C’est surtout la plaie des raideurs ! Avec ses épines monstrueuses, il sert aussi de barbelé naturel sur les murs, pour délimiter les propriétés. Quand un petit sentier passe entre deux propriétés, les pneux n’y résistent pas. La légende de la Transmarocaine 2014 dira que des équipes auront crevé plus de 15 fois cette première journée. En prononçant simplement le mot « Arganier » vous pouvez faire palir plus d’un raideur. Bénis du dieu Tubeless, nous ne déplorerons aucune crevaison de la semaine.

Du PC1 au PC2, nous restons sages. Nous nous imprégnons du terrain et je fais mes premiers pas sur des cartes au 1/50.000, datant pour la plupart de 1950. Ne pas tenir compte des villages, des chemins et surtout se reposer sur la boussole, les mouvements de terrain et les ruisseaux : tel est le mot d’ordre. Je casse mon porte carte et mon guidon se desserre en pleine descente : deux petites frayeurs qui ne nous feront perdre que quelques minutes.

Au PC2, nous faisons une CO sans faute en bord de mer puis nous repartons en tête pour les derniers kilomètres de vélo jusqu’à l’arrivée. Fin de journée : arrivée à Sidi Kaouiki. J’ai le coeur qui bat dans les oreilles, signe qu’on s’est bien donné. Derrière la flaque de sel sur sa tronche, je devine un Rémi souriant et ravi ! Bilan satisfaisant donc puisque nous gagnons l’étape.

Jour 2 : 199 pulsations minute : ça jardine !

Le deuxième jour ne nous aura pas été très favorable physiquement. Le premier trail se déroule en bord de mer, sur la plage puis les falaises. C’est magnifique. A l’issu de cette section de 10km, nous avons du mal à nous mettre dans la carte VTT, les jambes ne tournent pas bien vite sur le vélo. Il fait toujours très chaud et l’étape se termine avec un vent de face. L’organisme ne répondant pas bien, la tête ne suit pas et nous subissons un peu la course. C’est à la balise 16 que le maitre orienteur Rémi sort sa carte joker et nous dégote le poste après 10 minutes de portage dans la caillasse. Du grand art !

Nous filons jusqu’au PC2, où nous attend la dernière épreuve de la journée : une CO au score sur une carte au 1/15.000 – Après 10 bornes et quelques coups de soleil sur le nez, il ne nous reste plus que 3 km de vélo pour rejoindre le bord de plage et le campement de Sidi Kaouki, annonçant le thé à menthe, les oranges et le repos sous la tente ! Nous limiterons la casse en conservant la 3e place au général. La fin de soirée se passera au coté d’Endorphinmag pour faire du montage vidéo 😉

Jour 3 : un col et une CO de nuit

L’étape du jour est assez simple à résumer. L’organisation nous transfère au pied de l’Atlas dans le petit village de Tizguine. Quel accueil ! Danse traditionnelle et thé à la menthe. Le départ de l’étape est donné au pied du col. D’ici on voit les camions s’éloigner sur la piste qui va nous faire prendre de l’altitude. Poste 1, niquel. Poste 2, niquel. A partir du poste 2, il faut commencer à mouliner, pour rejoindre le PC1 et basculer quelques 1600m plus haut au col. De là, nous avons une vue sur des vallées secrètes et des villages berbères. A 45 minutes de vélo de là, depuis le poste 3, un petit portage nous permettra de nouveau de basculer à un col, nous donnant une vue sur le village d’arrivée au fond de la vallée : Toulkine.

L’accueil à Toulkine est fabuleux. De grandes tentes sont montées dans le centre du village ! Nous rencontrons Hassan, le contact pour l’ambulance. Pas d’ambulance à Toulkine donc, mais d’autres donations sont faites aux enfants.

Les festivités et le tajine nous feraient presque oublier qu’à 21h, il y a le départ de la CO de nuit. Ce soir là, nous nous coucherons un peu déçu après la course. Nous laisserons une balise et quelques précieuses minutes. Nous passerons 5e au général avec peu de chance de rattraper le podium.

Jour 4 – VTT – Trek – VTT

La nuit sous la tente est frisquette.
02:00: j’ai froid.
03:00: j’ai très froid.
04:00: j’ai beaucoup trop froid.
04h45: je me demande pourquoi j’ai si froid.
04h46: je me rends compte que j’avais la tete et les pieds collés à la paroi givrée de la tente. Mon duvet a absorbé toute la flotte générée par la condensation.
04H47: je suis une éponge mais me dis que je vais encore avoir plus froid à ouvrir mon duvet pour m’habiller.
04h50: je suis habillé, avec un bonnet, double paire de chaussettes et slip moltoné: j’ai bien chaud, je me rendors.
05h00: appel à la prière dans le microphone. Un coq toussote, un enfant rigole. C’est terminé pour la nuit. Il est 5h. Toulkine s’éveille, on a failli s’endormir.

L’étape commencera à 8h30 par une section VTT au profil descendant. C’est vraiment trop joli, mais pas le temps de s’arrêter pour faire de la photo. Nous accrochons le groupe de tête et nous réaliserons cette étape à 5 équipes. Ca avance très vite. La section qui suit est un trek au profil assez violent : +700m positif puis 700m négatif. Encore une fois, c’est très joli. Le soleil tape fort et nous avançons toujours à 5 équipes.

Nous revenons au PC1 et reprenons les vélos jusqu’à l’arrivée, toujours dans le groupe. La section est assez roulante mais l’arrivée au lac est technique. Nous nous retrouverons en hors piste, à faire du portage pour traverser les Oued menant à la balise 19. C’est notre lynx quadragénaire qui débusque la balise, flottant dans un buisson à 200m de là. Merci Rimi !

Arrivée au soleil, thé à la menthe au bord du lac : la fin de journée est plutôt cool, entre farniente et montage vidéo ! Les 5 équipes de tête n’ayant pas eu l’occasion ou l’envie de s’attaquer ce jour, le classement restera inchangé pour nous. Toujours 5e.

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Jour 5 – Armagedon

Aujourd’hui, c’est une série d’épreuves en étoiles : VTT’O, CO pédestre et canoé’Orientation. 3 épreuves à faire en papillon, avec des départs différés sur chaque section, pour ne pas se suivre ! Nous ferons la course parfaite et remontererons ainsi à la 4e place au général. Les conditions en canoé étaient rudes, avec le vent de face, la pluie froide et les vaguelettes dans la tronche, J’eusse pensé un instant à ce qu’a dû endurer le pauvre Georges Clooney sur son rafiot dans « En pleine tempête« . La seule différence, c’est que le capitaine de notre rafiot s’entraine, il ne perd pas de temps à fanfarroner dans des publicités. Au moins il sait tenir une barre et nous n’aurons pas fini dans les abysses du lac (#spoil). Bref, grelotant comme jamais, nous arriverons sain et sauf à la fin de cette section kayak.

Nous perdrons néanmois quelques minutes sur une chute. Un beau trou, un beau soleil et un beau verdict en rentrant : côte cassée ! Le raid était plié, mais pas mon vélo heureusement malgré le beau vol planné dans un fossé !

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Jour 6: épilogue à Marrakech

Entre deux giboulés, nous partons en groupe en vélo pour faire un tour de Marrakech avant de rejoindre la ligne de départ. Je profite de ce moment agréable hors course et sans stress pour faire un ultime vol planné sur le bitume. Cool ! L’épilogue est une course d’exhibition sur l’avenue Mohamed V. Elle consiste à faire des aller retour par équipe en VTT, run and bike et course à pied. Grosse ambiance pour l’arrivée de cette 9e Transmarocaine.

Le communiqué de presse de la journée Plus de photos Transmarocaine

https://www.youtube.com/watch?v=OeCWJHbAnfI

Nous remercions les Ambulances Dhinaut pour le temps qu’ils ont passé et pour l’aide qu’ils nous ont apporté dans ce projet. Nous remercions également FXcam qui nous ont prété une caméra ainsi que batterie-usb.com qui nous a permis d’être autonome en énergie. Nous remercions bien sur aussi les organisateurs de la Transmarocaine ainsi que toute l’équipe médicale aux petits soins pour nos bobos !

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